Qu'allait-il donc faire de cette petite blonde ?
Prusse était allé la chercher bien loin celle-là, une petite campagnarde sur les terres voisines. La petite ville de Berlin. Bon nombre de personnes lui avait demandé quelle idée lui était passée par la tête le jour où il a annoncé qu'il voulait en faire sa capitale. Et c'est vrai que la petite devait être plus douée au crochet qu'au combat. Mais rien de mieux que le spectacle sur le terrain pour en juger.
Gilbert avait ordonné à la berlinoise de le rejoindre derrière la demeure vers les quatorze heures. Mein Gott le fou rire qu'il a piqué quand il a vu la tête de la jeune femme à la vue des soldats et des armes.
«-Montre -nous donc ce que tu as dans le ventre Amalia ! Chantonna l'albinos face à la blonde qui
grognait en empoignant une lame. »
Le prussien commença doucement en la mettant face à la nouvelle recrue. Il était doué oui mais pas très débrouillard mais, aurait au moins espéré mieux de lui lorsqu'il le vit aligné par la jeune blonde.
Gilbert se prit d'un soudain intérêt pour la berlinoise qui semblait en cacher plus sous ses jupons qu'elle ne le laissait paraître. Il afficha en sourire narquois en la dévisageant. Chose qui sembla perturber la blonde puisqu'elle ne cessait de tourner les yeux vers la Nation.
Maintenant voyons comment elle se débrouille au tir.
Un bœuf ? Pas moins... Gilbert pouffa se rire, elle était pas mal la petite ville. Mais l'arme à feu ne semblait pas plus plaire au rictus qu'il vit se dessiner sur les lèvres de la blonde qui tourna encore le regard sur Gilbert qui lui, la fixait toujours avec le même sourire malicieux.
L'albinos toujours assit non loin des soldats qui se régalaient de la vue sensuelle qu'offrait la blonde, observait l'arrivée de la suite, le corps-à-corps.
«-Promis m’dame j’y vais doucement !
-C’est… Mademoiselle.»
Les soldats rirent de sa rectification mais, elle tentât de rester concentrée sur son adversaire, chose peu fructueuse, vu qu'elle se fit mettre à terre par un coup pied suivis d'une balayette. Le soldat enchaîna quelques droites sur les bras de Amalia qui protégeaient son visage.
Gilbert se leva.
«-Ca suffit soldat ! C'est ainsi que tu la remercies de nous offrir le repas de ce soir ? Allez,
j'en ai assez vu, fichez-moi le camps d’ici messieurs !»
Les soldats tournèrent les talons en s'esclaffant, quittant le lieu doucement en chuchotant toutes sortes de choses sur la jeune femme. Prusse s'approcha de Amalia et s'accroupit en face d'elle en souriant.
«-Et bien ma chère ! Félicitations, vous êtes un animal coriace, j'admire !»
L'albinos prononça ses mots sur le ton de l'ironie, même s'il les pensait vraiment. Berlin releva les yeux et lui lança un regard noir.
«-Ohoh ! Tu ne voudrais pas que je t'amoche davantage ? Ricana le prussien en tendant la main
à la jeune femme pour l'aider à se relever. »
La blonde empoigna sa main et attendit que Gilbert se redresse pour s'appuyer dessus, histoire de voir si elle tenait debout. Oui. C'est un début ! Mais elle titubait. Le prussien soupira et souleva la berlinoise comme une princesse pour l'emmener au bon soin d'un médecin, sous les sifflements et les cris des soldats qui observaient la scène de loin.
«-Continuez et ce soir vous boufferez le foin des chevaux.»
Les soldats se turent sur-le-champ alors que Gilbert allait déposer la berlinoise entre des pattes expertes pour la rafistoler.