Nous sommes en 1778. Dans une petite île du Pacifique.
Une petite fille danse. Elle doit avoir entre 6 et 8 ans. Elle n’est habillée que d’un petit bustier en lin ainsi que d’une jupe faite de fibre de feuilles de palmier. Elle évolue avec grâce au son du tambour et des chants. Elle est aussi souple qu’un roseau, aussi fluide dans ses mouvements que l’océan lui-même. Elle subjugue par ses gestes. Mais si on y regarde bien, on remarque que tous la regarde, que tous la surveille, pas comme on surveillerait une prisonnière, de toute façon chez eux il n’y a que très peu de crime et les voleurs sont encore plus rare. Non plus comme une personnalité, comme quelqu’un de si important qu’il faut la protéger et la surveiller en toute circonstance.
Ils n’ont pas tord ces hommes et ces femmes. Ils savent qui est cette fillette pour eux. Instinctivement mais ils le savent. Pour certains elle est une envoyée des Dieux pour apprendre à vivre parmi les hommes, pour d’autres elle a des pouvoirs et elle n’en est que plus précieuse. Mais en fait cette fillette à la peau couleur caramel, aux longs cheveux noirs et aux yeux noisette n’est autre que la représentante de leur archipel. Si elle sait que les volcans vont cracher leurs feus destructeurs ce n’est pas parce que les Dieux lui auront dit mais parce qu’elle le sent au plus profond d’elle-même.
Elle finit son en douceur, avec calme et sérénité. Un sourire orne son petit visage portant encore les rondeurs de l’enfance. Il y eut un bref moment de silence puis les applaudissements et les hommages sortirent des poitrines et des mains des habitants de l’archipel.
Elle rougit un peu, cette enfant si spécial. Elle avait pourtant l’habitude mais cela n’empêchait pas qu’elle rougissait quand on l’applaudissait ainsi.
Une des sages qui avaient assisté a la danse l’emmena se désaltérer. Elle avait grandi avec l’enfant. La fillette était déjà là quand elle était née et que la mère de sa mère était née. C’était une des traditions de la famille d’aider la fillette. La vieille femme apprenait de la fillette et la fillette apprenait de la vieille femme.
On l’avait appelé Moana Aloha Keola, Moana voulait dire Océan parce qu’elle avait été trouvée sur la plage par les ancêtres des habitants actuels, Aloha voulait dire bienvenue, amour ou félicitation, c’était le premier mot qu’elle avait émit a ses tuteurs et Keola voulait dire la vie parce qu’elle représentait la vie de leur archipel. Il s’en était bien rendue compte en la voyant malade avec le feu des volcans, avec les tempêtes et autre. Ils avaient bien compris qu’elle représentait la vie de leur archipel c’était pourquoi on la protégeait ainsi. La plupart des iliens voulait même que les nobles, les ali’i fassent enfin la paix pour ne plus a voir souffrir l’enfant quand il y avait des combats entre les différents ali’i des différentes îles de leur archipel.
Moana sourit à Meiki, la vieille femme, et but son jus de coco en souriant. Elle était heureuse sur son archipel. Elle avait mal des fois certes mais elle savait que tout s’arrangerait, ce n’était qu’une question de temps, une question de volonté. Elle était intimement persuadé que leurs Dieux ne les laisseraient pas ainsi, dans cette situation.
Elle commença à parler avec Meiki quand un des « soldats » arriva en courant pour les prévenir de l’arrivée d’un bateau inconnu. Moana suivit Meiki et le soldat jusqu'à la plage. En effet un bateau s’était arrêté au large des côtes. Il ressemblait au bateau de l’autre homme à la drôle de langue qui avait tenté de la faire passer sous sa domination, de la priver de sa liberté. Elle n’avait que très peu appréciée et il était reparti en vitesse, chassé par ses soldats qui avaient massacrés les soldats de l’homme à la langue bizarre.
Elle vit une embarcation être mise a l’eau, elle ressemblait a une pirogue mais ce n’en était pas une. Il y avait 4 hommes dedans mais c’était tous ce qu’elle voyait.
- Il faut te cacher, fit le soldat en hawaïen
- Hors de question ! répliqua l’enfant, je reste ! Si ces hommes viennent en paix je ne crains rien mais sinon vous êtes là…je sais que vous saurez me protégé
- Elle a raison, intervint Meiki, et si elle fait une erreur elle en sortira plus sage
- Bien, fit le soldat
Moana resta donc entre Meiki et le soldat qui tenait sa lance bien droite mais prête à servir, pour des iliens les hommes de chez elle était assez grand et imposant en carrure. Une petite massue en bois était accrochée à la ceinture de son pagne (au soldat).
Ils étaient prêts à accueillir les mea-kipa, les étrangers. Ils virent la barque accosté sur la plage et les 4 hommes en descendre. Il y avait deux marins, un homme habillé bizarrement et le dernier était blond et avait d’épais sourcils.
Quand le regard noisette croisa le regard émeraude, Moana sentit quelque chose se passer dans son âme. Comme si elle avait une connexion avec cet homme. Elle avait déjà ressenti cela avec l’homme brun venu il y a de cela quelques années.
Elle s’avança donc vers l’homme blond, ignorant les appels de ses habitants. Elle se planta devant lui, devant lever la tête pour le regarder et elle se mit à attendre….attendre quoi elle n’en savait rien du tout mais elle attendrait le temps qu’il faudrait.